Par Marc-André Lussier. Photo: Media Films. Source: lapresse.ca

D’abord, laissons la polémique là où elle aurait dû rester: dans le mode de fabrication d’un film exceptionnel. En revisitant la bande dessinée de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude – en la magnifiant, à vrai dire – Abdellatif Kechiche a pu mêler son propre univers à celui de l’auteure et pousser sa démarche encore plus loin, jusqu’à atteindre des sommets de vérité. Là se situe d’ailleurs la force de cette oeuvre ébouriffante.

Qu’il montre ses personnages en train de discuter, de bouffer, de se confronter ou de faire l’amour, le réalisateur de L’esquive et de La graine et le mulet reste toujours dans l’authenticité du moment, probablement ici davantage que dans ses films précédents.

L’ivresse de la découverte

Rarement un cinéaste sera-t-il parvenu à traduire de façon aussi juste dans une oeuvre l’ivresse de la découverte. Son héroïne, extraordinairement campée par Adèle Exarchopoulos, est en effet à l’âge où une personne commence à vraiment se révéler à elle-même.

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